Six membres de la communauté éducative du lycée Nadar (T. Calvados, AED, K. Dongois, Pr documentaliste, A. El Kihel, surveillante, G. Gelbart, Pr de Lettres-Anglais, J. Guérin, Pr de Lettres-Espagnol, S. Maazouzi, Pr de Biotechnologies) se sont rendus en stage d’observation à l’Institut Salvador Sunyer Aimeric, à Salt, en Espagne, du 20 au 22 février 2019.
« Ce voyage nous a beaucoup enrichis »
Article collectif
Le 20 février 2019, « nous », ambassadeurs du lycée Nadar, sommes allés en Espagne dans le cadre d’un projet Erasmus. Nous avons pour mission de faire un stage d’observation dans un lycée qui se situe à Salt, près de Gérone, en Catalogne.
Le mercredi, notre premier jour fut consacré à la visite du lycée Salvador Sunyer, où nous avons été très bien accueillis par le personnel et les élèves. Le lycée Salvador Sunyer est une école de taille humaine qui propose deux formations qualifiantes pour les 200 élèves inscrits : électrotechnique, et commerce/vente. L’équipe pédagogique comprend un proviseur et 25 professeurs.
Nous avons eu l’occasion de participer à un cours de commerce animé par un chef d’entreprise et à un cours de vente animé par un professeur de vente. Nous avons également visité les locaux du lycée. Toutes les salles de classe sont dans des locaux préfabriqués.
Jeudi 21 février, la ville de Gérone était en grève, tout était fermé, y compris les écoles, nous n’avons pas pu travailler mais nous avons profité de cette journée pour nous détendre et découvrir le centre-ville.
Vendredi 22 février, notre dernier jour à Gérone. Nous nous rendons à l’école, où nous sommes bien accueillis par une classe de seconde. Nous nous sommes présentés aux élèves, nous avons échangé avec eux et participé à un jeu.
Nous avons passé un agréable séjour en Espagne, notre stage d’observation dans l’établissement s’est très bien passé. Ce voyage nous a beaucoup enrichis.
« Des projets de correspondance et d’échanges avec les collègues espagnols ont pu être mis sur pied »
Gérard Gelbart, professeur de Lettres-Anglais à Nadar
Dans le cadre du projet Job Shadowing, j’ai eu le privilège de partir à Gérone, en Espagne, pendant quelques jours. Un grand merci à tous mes collègues qui ont fait de ce séjour un moment intéressant et plaisant, tout particulièrement grâce à notre « interprète et guide » qui nous avait concocté un programme à la fois touristique et correspondant tout à fait au profil du projet. En effet, le Job shadowing nous aide à avoir un aperçu pertinent et vivant, en immersion, de ce qui peut se passer ailleurs en Europe quant à l’éducation, la culture, les us et coutumes et tant d’autres éléments qui nous sortent de notre petit territoire sur lequel nous avons l’habitude de travailler souvent avec des aspirations ou des frustrations toutes relatives lorsqu’on a la chance de voir comment cela peut se passer ailleurs.
Ce séjour a eu lieu du 20 au 22 février 2019, à l’Institut Salvador Sunyer Aimeric (lycée général et professionnel), à Salt, une commune de Gérone, en Espagne. Il y avait environ 200 élèves et 45 professeurs. Les collègues engagés dans cette aventure étaient Justine Guérin, Testa Calvados, Anissa El-Kihel, Katia Dongois, Sarah Maazouzi et moi-même, Gérard Gelbart.
Nous avions beaucoup rêvé à l’avenir de notre notre lycée lors de notre voyage en Islande, l’année passée, car l’établissement visité était à la fois moderne, spacieux, bien équipé et encadré par un fonctionnement assez libéral et semble-t-il efficace. Cette fois-ci, nous avons pu nous rendre compte qu’il y a des régions, dans certains pays, qui sont bien moins bien équipées, mais qui malgré tout fonctionnent tant bien que mal grâce à l’investissement des individus sur place.
Le quartier, en petite banlieue, non loin de Barcelone, où se trouve l’école que nous visitions, était à l’évidence assez pauvre et démuni. Nous avons tout d’abord été choqués de voir que de nombreux bâtiments scolaires étaient des préfabriqués du genre des baraquements d’ouvriers des années 1960 que l’on trouvait sur les sites en travaux. Oui, une maternelle, une école primaire et l’établissement qui nous accueillait – un lycée des métiers à partir de 14 heures et un collège le matin, alors que les filières professionnelles sont en entreprises – se trouvaient dans des locaux qui n’existent plus sur notre territoire, les baraquements ouvriers étant aujourd’hui plus spacieux et modernes que ceux que nous avons vus, lesquels avaient des barreaux aux fenêtres, une hauteur de deux mètres sous plafond et aucun lieu de rassemblement ou de protection contre les aléas climatiques. Des climatiseurs venaient juste d’être posés depuis peu et la municipalité promettait tous les deux ans, depuis des décennies, que le projet de construction en dur était sur le point d’aboutir. Heureusement que la bonne humeur et l’effervescence joyeuse hispaniques nous faisaient vite oublier ce cadre sinistre, pour nous laisser porter par leur langue mélodieuse et rythmée qui ne vous laisse ni le temps ni l’espace de perdre le fil des conversations, même si, comme moi, vous ne connaissez pas la langue (car, en effet, nos racines latines communes nous permettent de comprendre plus que des bribes de conversation, ce qui évite souvent de décrocher pendant l’heure de cours).
Nous avons été fort bien accueillis et nous avons rencontré et échangé avec une grande partie des collègues espagnols, notamment autour de l’organisation de la scolarité dans le lycée, proposant les options pro, électricité et vente, avec environ 20 élèves par classe en moyenne et plus de 20 nationalités différentes, plus une classe de 22 élèves allophones. Les cours s’organisent à peu près de manière identique, de 8h à 12h pour l’enseignement général, à partir de l’équivalent de nos troisièmes et de 14h à 20h pour les cours en cycle professionnel, qui jouit d’une motivation et d’une implication des élèves qui s’expliquent par une rémunération pendant leur stage. Et ce qui rend l’enseignement et la formation d’autant plus qualifiants et ciblés, c’est que la plupart intègrent facilement le monde professionnel après leur formation.
Nous avons aussi eu l’opportunité de visiter des sites culturels importants à Gérone tels que les remparts de la ville, la cathédrale Sainte-Marie de Gérone et le quartier juif, sans oublier de goûter la nourriture locale. Notre échange purement scolaire a été interrompu par le jour de grève du jeudi 21 février pour l’indépendance de la Catalogne et contre le procès des douze dirigeants qui ont tenté de faire sécession en 2017, mais ce fut un avantage indéniable sur le plan de notre ouverture sur les problèmes locaux grâce à un déjeuner et des échanges avec des Catalans qui nous ont expliqué avec passion leurs points de vue.
Le bilan de ce séjour nous montre que nous avons pu apprendre à nous connaître davantage entre collègues, à la faveur d’un cadre qui nous a sorti de notre environnement scolaire et de nos préoccupations habituelles. Des projets de correspondance et d’échanges avec les collègues espagnols ont pu également être mis sur pied et certains ont pu aussi avoir l’envie de revenir visiter ce beau pays ensoleillé de l’intérieur des êtres autant que par le climat.
« Un moment inoubliable »
Anissa El Kihel, surveillante au lycée Nadar
Le 20 février : on s’est tous retrouvés à l’aéroport d’Orly, puis une fois arrivés à Barcelone, nous avons pris un taxi qui nous emmena jusqu’à « Salt », la ville où se situe l’établissement que nous avons visité, Salvador Sunyer. Celui-ci accueille à peu près 200 élèves et il a pour spécialités Electrotechnique et Commerce / Vente. Il y a environ 20 élèves par classe, dont une classe d’UPE2A (classe d’alphabétisation).
La vie à Salt n’est pas toujours facile car il y a des problèmes de délinquance ainsi que de précarité. La ville compte 90 % de population immigrée de 20 nationalités différentes. C’est la raison pour laquelle l’établissement fournit des vêtements ainsi que de la nourriture aux élèves.
Contrairement à la France, les élèves ont cours soit le matin (de 8h à 15h), soit l’après-midi (de 14h à 20h). Les alternants perçoivent 208 euros par mois pour 4 h de travail par jour.
Les enseignants travaillent 20h par semaine et aident les élèves à trouver des stages. Il n’y a pas de problèmes avec les élèves en stage car ils savent combien il est difficile de trouver un travail en Espagne, c’est pour eux une opportunité de pouvoir être embaucher par leur employeur par la suite.
Le jeudi 21 février : la ville étant en grève, nous n’avons pas pu retourner au lycée, qui était fermé, nous avons donc profité de cette occasion pour découvrir la ville de Gérone. C’est une très belle ville, les habitants sont agréables, les rues sont propres, il fait bon d’y habiter.
Il y avait pleins de petits rubans jaunes accrochés un peu partout dans la ville en lien avec la manifestation pour l’indépendance de la Catalogne.
Nous avons également pu déguster les différentes spécialités culinaires de la ville et visiter plusieurs monuments, dont la cathédrale Sainte Marie .
Vendredi 22 février : de retour à l’établissement, nous avons pu rencontrer les différentes classes et participer à des jeux ludiques avec les élèves. Ce fut un moment agréable, le personnel ainsi que les élèves nous ont très bien accueillis, ce sont des personnes humaines et d’esprit simple, ce qui m’a personnellement touchée.
Ce séjour fut un moment inoubliable et je recommande à toute personne qui aurait l’opportunité de partir ou d’effectuer un voyage à l’étranger de ne pas hésiter.
Pour en savoir plus
L’interview en vidéo de l’équipe de Nadar
Le film du séjour à Salt par Justine Guérin, professeure de Lettres-Espagnol au lycée Nadar